Rencontre innattendue

Un jeune homme aux cheveux d'un rouge brillant et aveuglant sortait d'une rue sombre et ombragée. Le genre de ruelles qui se trouvait là, coincée entre des immeubles, le genre de ruelles abandonnées que peu de gens osaient prendre. De la paranoïa? Non, c'était pour une fois justifiée: car c'était dans ce genre de ruelle qui se trouvait dans ce genre de quartier, que se réunissait ce genre de péteux qui avaient décidés de se former un gang et d'agresser quiconque passait par là, histoire de moins se sentir seuls et abandonnés dans le monde, d'oublier leurs statuts de boulets mondiaux et d'attirer au moins quelques fois l'attention sur eux. C'était du moins l'avis de Kyô Namasaki, le jeune homme qui sortait de là, dont le poing et la chemise étaient maculé par du sang. Il avait de plus une minuscule coupure, très peu profonde, sur la joue, mais dont le sang coulait tout de même.

*Tss...et merde, j'vais encore devoir changer de chemise...heureusement que j'ai ma veste pour cacher ça. C'est pas la première fois que ces crétins m'attaquent...mais la dernière fois, ils avaient pas de couteau...cet endroit devient vraiment craignos...en quoi ça les embête que j'passe par là? Et ils en ont pas marre de se faire éclater?...Et ce foutu majordome qui va encore me harceler pour savoir où j'étais et pourquoi j'ai un peu de sang...alala!*

Ces pensées furent suivies d'un étirement. Derrière, dans la ruelle étroite et sombre d'où venait Kyô, une vingtaine d'hommes gisait, le corps explosés par des coups pourtant peu nombreux mais certainement puissants et bien placés. Quelques-uns faisaient encore du bruit, un bruit d'agonie...même si au final ils n'allaient pas mourir. On pouvait entendre le plus costaud d'entre eux, certainement le chef du gang, sortir les mots: "On t'aura...un jour!" mais rien d'autre.
Kyô enfila sa veste qu'il était content d'avoir (après tout ça passe mal en public d'avoir la chemise tâchée de sang...encore plus quand ce n'est pas votre sang) mais rentra dans une personne.

"Euh...désolé..."

Dit-il en s'inclinant avant de lever les yeux sur la personne en question.

Eri était allée en ville faire les course, des sachets dans cette main, et une liste de course de l'autre, le regard plongé dans la liste, elle énumérait petit à petit les ingrédients pour faire une soupe.

_ Bon... Et bien il ne me reste plus qu'à... Ah!

La jeune fille se fit persécuter par quelqu'un, elle lacha ses sachets par le choque.

_ Aïe, mon nez!

"Euh...désolé..."

_ Non c'est moi! Hein?

Entendant cette voix qui lui était familière, elle releva sa tête, les mains sur son nez, et la surprise vint. Voici ce cher Kyô sortant de nulle part venant persécuter la belle Eri.

_ Ah!!! Namasaki-kun! *Je ne pensais pas le croiser ici...*

Voyant que la personne qu'il avait bousculé était Sawachika Eri, Kyô s'inclina encore plus bas en s'excusant. Décidément, entre ça et le coup du cours de cuisine la dernière fois, il les enchaînait avec elle. Pire, en la percutant, sa veste, qu'il n'avait pas fermé, s'était ouverte, laissant apercevoir le temps d'un instant la chemise ensanglantée de Kyô. Il hésita à fuir, mais se dit que cela ferait encore plus suspect, et déçida de faire comme si de rien n'était, souriant et demandant:

"Sawachika-san...ça va?"

Il vit alors qu'elle semblait porter des sacs de courses d'une main, et une liste de l'autre. Il proposa alors:

"Tu...veux que je t'aide?"

Etonnée de cette rencontre, elle resta l'air surprise. Kyô semblait être bien gêné, ce qui intrigua la jeune fille.

"Tu...veux que je t'aide?"

_ Ah! Euh... Non ça va aller, je me débrouille très bien toute seul!

Eri reprit ses sachets rapidement, fier de sa personne. Le jeune homme n'était pas comme d'habitude, quelque chose gênait beaucoup la demoiselle, on aurait dit qu'il venait de sortir du lit, quel accoutrement! Elle vit une tâche dépassant de sa veste, qu'est-ce que cela pouvait être? Curieuse, Eri se lança d'une façon directe.

_ Qu'est-ce que tu t'es fais?

Après lui avoir demandé si elle voulait de son aide, la jeune fille lui répondit négativement. Kyô, soulagé, se dit qu'il pouvait partir sans crainte mais une question d'Eri le stoppa:

_ Qu'est-ce que tu t'es fais?

Il s'arrêta d'un seul coup, ne répondant rien.

*M...merde...*

Il fit un geste qui le trahit, jetant un regard en direction de la ruelle.

*J'espère qu'elle ne m'a pas vu...si elle va voir dans cette ruelle...j'ai pas envie qu'elle me voit comme quelqu'un de violent, ou pire, qu'elle aille prévenir la sécurité...même si ce sont ces crétins qui m'ont attaqués, elle ne le comprendrait peut-être pas...*

"Je...hem...je viens de manger, et comme un crétin, j'ai renversé de la sauce ketchup sur ma...euh...chemise..."

*T'es même pas capable d'avoir un ton plus convaincant Kyô?!*

"Je...hem...je viens de manger, et comme un crétin, j'ai renversé de la sauce ketchup sur ma...euh...chemise..."

En entendant Kyô, Eri voyait qu'il était très gêné, son oeil ne lui trompe jamais. Elle le fixa d'un air disant, "Oui c'est ça! Et tu crois que je vais gober tes salades?!" Douteuse, elle le laissa perplexe.

_ Mmm... Mouais... Tu devrais faire attention quand tu mange.

La jeune fille lui lançait des regards tueur comme elle le fait à chaque fois, pourtant, c'est naturel chez elle.

Eri la regardait d'un regard qui gênait beaucoup le jeune homme. Car je peux vous assurer que ce n'était pas un regard de tendresse, au contraire...

*Au moins, on dirait qu'elle a pas remarqué mon coup d'oeil en direction de la ruelle...c'est déjà ça...*

Mettant sa main derrière sa tête et faisant un sourire forcé, il dit:

"Bien...dans c'cas...salut!"

Et commença à partir.

Eri le regarda s'éloigner, Kyô était vraiment bizarre ce jour-là, il partait comme si il voulait éviter quelque chose, mais quoi? Eri songea pendant un moment, le fusillant du regard derrière son dos, apparemment, il l'a bien senti, cette flamme qui brûlait derrière lui. Pour lui, c'était un mauvais présage qui allait s'annoncer.

_ Attends Namasaki!

Un silence fut apparaître, il y avait une tension bien tendu tout à coup.

_ Je peux savoir pourquoi ta chemise est toute déchiqueté derrière? Ce n'est sûrement pas la sauce qui t'a fait ça! A moins que tu ne soit assez maladroit pour couper ta viande jusqu'à t'abîmer tes vêtements...

Cette fois, Eri lui lança un regard qui tue, enflammé, regard assassin, elle n'aime pas du tout qu'on la prenne pour une idiote.

Kyô se stoppa net. Lui qui croyait avoir évité le pire, il s'était trompé...il ne pouvait plus rien dire: c'était trop suspect, et de plus on voyait encore un peu de san sur son poing, du sang que certainement, Eri avait remarqué, puisqu'elle avait l'air assez perspicace dans son genre. Finalement, il se dit que s'il disait qu'on l'avait attaqué et qu'il s'était échappé, il ne pourrait pas passer pour quelqu'un de violent, et la seule chose qui pourrait le trahir, ce serait que Sawachika aille voir dans la ruelle.

"Je...me suis fait attaqué par des types...c'est tout...pas de quoi en faire tout un plat, si?"

Eri l'écouta avec attention, être attaqué par des bandits, quel malchance pour Kyô, la jeune fille avait de la peine pour lui, mais elle était surtout très inquiète.

_ Mais pourquoi tu ne l'a pas dis plus tôt! Tu sais qu'il ne faute pas plaisanter avec ça! Tu aurais pu mourir!!! Hfffmm... C'est pas possible avec toi!

Voyant qu'il a une blessure assez profonde, elle soupira puis passa un coup de fil.

_ Allô! C'est moi! J'aimerais que tu vienne immédiatement me chercher!

Aussitôt qu'elle décrocha, une voiture luxueuse arriva à une vitesse folle vers la direction des deux jeunes gens, elle s'arrêta brusquement devant eux, on en voyait encore la fumé se dissipant à l'arrière de la voiture, c'était le Majordome de Eri venant la chercher, l'homme lui ouvrit la portière avec délicatesse, le jeune fille entra avec élégance, aussitôt rentrée, Kyô se fit entraîner dans la voiture, et kidnappé par le Majordome ainsi que Eri.

Il regardait de partout autour de lui, extrêmement gêné. Il était aussi rouge qu'une tomate.

"Je...arrêtez-vous, s'il-vous-plaît! Ce n'est rien!...Vraiment rien!"

*J'arrive pas à y croire...j'aurais mieux fait de lui dire tout de suite que j'avais défoncé une vingtaine d'abrutis en bande...et puis...pourquoi elle fait ça?...Elle ne me doit rien, absolument rien!!!*

"Je vous assure qu'il n'y a rien du tout!" dit-il d'une voix désespérée.

Eri ne pouvait plus supporter les cries de Kyô, elle en avait par dessus la tête.

_ Arrête de crier Namasaki!

La jeune fille était plus qu'inquiète pour lui, mais elle ne le montrait pas de peur de se faire humilier, elle ne savait pourquoi elle prenait si soin de lui, son instinct lui disait de rester à ses côtés.

_ S'il te plaît...

Suite à ça, elle resta silencieuse.

Il ne comprit pas vraiment pourquoi elle lui dit "s'il te plaît". Cela l'étonna un instant, mais il décida d'abandonner, tournant son regard vers la vitre qui se trouvait à côté de lui. Il était énervé et affreusement gêné: il savait bien qu'ils les embêtait et leur faisait perdre leur temps...alors qu'il n'avait rien demandé. Et qu'en plus, il n'avait rien de grave: l'un de ceux qui l'avaient attaqués avaient dû lui effleurer légèrement le dos avec un couteau. Mais Kyô ne voyait vraiment pas en quoi c'était grave. A présent, un silence total régnait dans la voiture. Kyô avait collé fermement son manteau contre son dos et il poussa un léger soupir avant de fermer les yeux.

*Mourir?...Pour une simple égratignure...? Pfft...et puis...même si je mourrais...au fond de moi...est-ce que ça me rendrait vraiment triste? Mon meilleur ami est partit du Japon il y a trois ans déjà...parfois, j'ai beau cherché, je ne trouve pas ce...ce qui m'attache à la vie...*

"Vous m'emmenez vraiment à un hôpital pour une aussi minuscule blessure?" demanda-t-il, n'y croyant toujours pas totalement.

"Vous m'emmenez vraiment à un hôpital pour une aussi minuscule blessure?"

_ Qui t'a dit qu'on t'emmenait à l'hôpital?...

Eri regarda droit devant elle, le regard lointain et décisif. Le reste du temps fut silencieux.
Arrivé à destination, nos héros venait d'arrivé devant la fameuse demeur des Sawachika.

_ Nous sommes arrivé Mademoiselle Eri. dit le majordome.

Il lui ouvrit la portière et s'inclina à sa sortit, puis il la referma après que Kyô soit sortit à son tour, ils se trouvèrent devant le portail, le majordome ouvrit la grille et les fit entrer.

[suite chez moi si tu veux!]